Tuesday, 29 July 2008

Debate with local member of the French Assembly - Scotland-Brittany Association

LE TELEGRAMME DU 29/07/2008
EDITION DE QUIMPER BRETAGNE-ÉCOSSE.
DEUX ELUS SE CHERCHENT DES LIENS

Rob Gibson, député du SNP (parti nationaliste de centre gauche)
et Jean-Jacques Urvoas, député socialiste breton.

Bretagne-Écosse a organisé hier, à Quimper, une rencontre entre Rob Gibson, député écossais, vice-président de l’association et Jean-Jacques Urvoas. Le député breton est acquis à une évolution différenciée des régions françaises.

Il n’y a pas encore convergence de vue sur tous les points, mais le débat organisé, hier, à Ar Bed Keltiek entre le député du Parti national écossais Rob Gibson et le député PS breton Jean-Jacques Urvoas montre un singulier rapprochement des points de vue. L’un et l’autre étaient invités à débattre de la Dévolution écossaise et de la décentralisation française. Le président de Bretagne-Ecosse, Pierre Delignière, a pris un malin plaisir en ouverture à rappeler que ces deux évolutions constitutionnelles importantes avaient été décidées de part et d’autre sous des gouvernements socialistes.

Bientôt l’indépendance ?
« Ce qui m’intéresse, c’est qu’en 1997 au Royaume Uni, un gouvernement central a choisi une voie différenciée pour ses régions, a dit Jean-Jacques Urvoas.
Le bilan est-il positif onze ans après ? ». « Les Écossais avaient voté massivement (plus de 73 % pour la Dévolution) pour une idée plutôt que pour un texte, a répondu Rob Gibson. Aujourd’hui la question qui se pose est le statu quo, c’est-à-dire la Dévolution ou l’indépendance. Tous les partis, même les conservateurs ont adhéré à la Dévolution ». « Notons aussi qu’un député travailliste vient d’être battu par un candidat du SNP lors de législatives partielles », précise Pierre Delignière.

La solidarié en question
« En Europe, on remarque que ce sont les régions riches (Catalogne, Pays basque, Lombardie) qui réclament plus de pouvoirs, alors que les régions plus délaissées ne le font pas. Je reste à convaincre sur la question de la solidarité, de la péréquation entre les régions », continue Jean-Jacques Urvoas. « Il y a onze ans, l’Écosse n’était pas riche comme aujourd’hui », répond Rob. « Les Écossais sont plus européens que les Anglais, continue le député écossais. À Bruxelles nous voulons discuter directement des problèmes de la pêche, du pétrole, des énergies renouvelables qui nous concernent. Si nous obtenions seulement 10 % des taxes que Londres prélève sur le pétrole, nous aurions un grand développement économique ».

Une « dévolution » à la française ?
Une « dévolution » à la française gagne aussi du terrain. « À la commission des lois, je suis co-rapporteur avec un député UMP d’un texte qui sera présenté fin septembre sur l’enchevêtrement des structures, explique Jean-Jacques Urvoas. On va probablement avancer l’idée qu’il n’est pas indispensable de traiter toutes les régions de la même manière. Si par exemple, les régions de Haute et Basse Normandie décidaient de ne faire qu’une région Normandie. L’État n’aurait rien à dire ». « Je constate aussi que certains présidents de région comme celui de Rhône-Alpes demande un pouvoir législatif, ou plutôt normatif. Je suis pour la démocratie représentative. Il faut faire confiance aux collectivités et à leurs représentants. Avec le référendum d’initiative populaire, on approche un moment de vérité. Chacun sera mis devant ses responsabilités ». Les Écossais, eux, sont loin de ces débats. Le SNP espère un référendum sur l’indépendance pour 2009.
Ronan Larvor


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